Une petite ballade vespérale dans le calme du village qui m'a vu grandir. Le temps est lourd et la brise légère. Seuls les chats rôdent encore, comme profitant des derniers instants avant l'arrivée de l'orage qui gronde au loin. 
Je me trouve apaisé par le chaos organisé propre à la nature, comme un soulagement serein face à la brutalité de l'organisation chaotique de notre monde humain.

La poésie du monde ambiant semble me revenir peu à peu, comme si elle avait été éclipsée durant ces quelques dernières années. Emporté par l'excés et la folie de la jeunesse, j'avais oublié la contemplation. Celle-ci devenu virtuelle. A rêver d'utopies sur internet, à vivre comme beaucoup trop de ces gens à notre époque, dans un imaginaire partagé.

A rechercher le positif enfoui dans le coeur des homme, accablé de cette masse grouillante de nouvelles déprimantes, heure après heure.

Il m'est difficile de faire face à la violence, et de m'imaginer dans la souffrance d'autrui. Comme si mon empathie excessive se voyait obstruée par mon esprit...

Il n'est plus temps de s'évader. Il me faut reconstruire ma vie, et m'occuper de mon "Moi", qui me semblait jusqu'ici, dans une situation alarmante. Je recherche le calme et la sérénité.

Il me faudra bientôt me confronter de nouveau à cette brutalité matérielle qui compose mon existence. Néanmoins je ne veux pas fuir, mais bien m'accrocher, combattre avec sagacité, sans détruire.